Un homme de lettres besoigneux, d’ailleurs plein d’esprit et d’intrigue; un grand seigneur visionnaire, enflé de l’orgueil de sa race; et une princesse allemande, qui joignait à tous ses ridicules celui d’avoir des prétentions sur le cœur de Louis XIV, ont composé à eux trois l’histoire, ou plutôt le roman de Mme de Maintenon. La Palatine, dans ses lettres à ses bons parens d’Allemagne, a commencé par injurier celle qu’elle appelait la concubine du roi, pour en venir plus tard à de telles et si grossières injures que nous ne saurions les transcrire. Saint-Simon est survenu, l’historiographe secret du règne, dont on peut dire, en vérité, qu’avec tout son génie de peintre et d’écrivain nous admirerions moins les prodigieux Mémoires, s’ils n’étaient fondés, pour la plus grande part, sur des commérages d’antichambre ou des propos d’office. Et La Beaumelle, à son tour, altérant sciemment les lettres authentiques de Mme de Maintenon, y mêlant de sa prose, ou même en
Page:Revue des Deux Mondes - 1887 - tome 79.djvu/687
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE LITTÉRAIRE
MADAME DE MAINTENON.
Madame de Maintenon, d’après sa correspondance authentique, par M. A. Geffroy, membre de l’Institut, 2 vol. Paris, 1887; Hachette.