En reprenant la plume après trois années ou peu s’en faut d’intervalle, je n’ai pas l’espérance que les lecteurs de la Revue se rappellent exactement à quel point j’ai arrêté le tableau que j’ai fait passer sous leurs yeux de la lutte engagée entre Frédéric II et Louis XV contre l’illustre héritière de la maison d’Autriche. Mais très peu de mots suffiront pour leur remettre en mémoire les derniers faits dont je les ai entretenus.
La grave maladie qui surprit à Metz le roi Louis XV, les scènes douloureuses qui se passèrent au lit du prince qu’on croyait mourant, le renvoi de sa maîtresse, la duchesse de Châteauroux, l’éclat donné par là à un repentir plus bruyant que sincère, sont des incidens trop connus pour qu’il soit besoin de les rappeler. En les racontant, j’ai dû faire remarquer que, bien que cette maladie du roi eût été plus promptement et plus heureusement terminée qu’on ne pensait, de fâcheuses et durables conséquences n’en devaient pas moins