Duc de Richelieu
en Russie et en France
Nous avons déjà signalé la féconde activité de la Société impériale d’histoire de Russie, dont l’empereur Alexandre III, avant son avènement au trône, était le président. Elle a organisé de vastes recherches dans les archives de l’empire et des états étrangers, dans les collections privées comme dans les collections publiques. Ses publications, dont les premières datent de 1867, comprennent aujourd’hui tout près de soixante volumes. Elles intéressent au plus haut degré non-seulement l’histoire de la Russie, mais la nôtre et celle de toute l’Europe. Je prendrai comme exemple un des volumes les plus récemment parus et dont l’éditeur est M. Alexandre Polovtsof, sénateur de l’empire, actuellement président de la société. Ce livre ne renferme pas moins de deux cent cinquante-cinq pièces, tirées surtout des archives russes ou du dépôt de notre ministère des affaires étrangères. Toutes ces pièces ont été publiées dans la langue des originaux, c’est-à-dire en français : il n’y a de russe que le titre du volume, les tables des matières et la savante préface de l’éditeur. Toutes sont relatives à l’un des personnages les plus importans à la fois de l’histoire de Russie et de l’histoire de France : ce duc de Richelieu, qui fut le créateur du port d’Odessa et le colonisateur de la Petite-Russie, et qui, cinquante-trois ans avant M. Thiers, fat le libérateur du territoire.
Chose singulière, cet homme, qui fut l’un des plus grands du XIXe siècle, n’a pas encore son historien. On peut dire que nous n’avons sur lui que des pages détachées ; d’une part, les années