moins l’église et les bâtimens dits du Trésor. L’année suivante, trois maisons nouvelles furent instituées pour les demoiselles de la Légion d’honneur : il n’en a subsisté qu’une seule, celle des Loges.
Les trois maisons sont régies aujourd’hui par le statut de 1881. C’est lui qui a transféré à des institutrices laïques la direction des succursales d’Écouen et des Loges, qui avait été jusqu’alors confiée à la congrégation de la Mère de Dieu, tandis que Saint-Denis a toujours été entre les mains d’une surintendante laïque. Les élèves sont au nombre de 900 (470 à Saint-Denis, 230 à Écouen et 260 aux Loges). Dans le principe, Saint-Denis devait recevoir les filles légitimes des légionnaires ayant au moins le grade de capitaine ou une situation équivalente, Écouen et les Loges les filles des soldats, sous-officiers et officiers décorés jusqu’au grade de capitaine ; mais, depuis le statut de 1881, beaucoup de mutations ont été autorisées pour donner satisfaction à des convenances de famille, et maintenant on trouve des filles d’officiers dans les trois maisons. L’âge d’entrée est le même pour toutes. Les élèves y sont admises de neuf à onze ans ; la durée des études est de sept ans, et de huit pour les vingt-cinq meilleures élèves qui se destinent au brevet supérieur.
Les programmes de l’enseignement sont aujourd’hui les mêmes que ceux des lycées de filles, et, dans les trois maisons, on prépare les élèves au brevet de second ordre, pendant les sept années qu’elles y passent. Il y a de plus à Saint-Denis, comme je viens de le dire, une classe supérieure pour le brevet de premier ordre, et les élèves qui la suivent peuvent être conservées dans l’établissement même après dix-huit ans. C’est dans leurs rangs qu’on choisit les stagiaires destinées à remplir les emplois vacans dans l’enseignement. Pendant les deux premières années, les jeunes filles ne suivent que des cours élémentaires de dessin et de musique vocale ; plus tard, celles qui présentent des dispositions particulières pour les arts d’agrément reçoivent des leçons spéciales de piano et même de peinture, tout en continuant leurs études classiques.
Dans les trois maisons, les élèves font leurs robes et entretiennent leur linge. Partout on les exerce aux travaux de couture, de coupe et d’assemblage, et, pendant les deux dernières années, on les initie aux soins du ménage, à la préparation des alimens et aux travaux de buanderie. Il y a de plus aux Loges un enseignement professionnel complet et bien organisé. On le fait suivre aux élèves qui ne montrent pas d’aptitude pour l’étude. La séparation s’opère à quatorze ans. Celles qui prennent cette direction acquièrent, dans les travaux de confection, de broderie, de tapisserie et d’ornementation, une habileté qui devient une ressource pour elles lorsqu’elles quittent la maison.