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LE
BOUDDHISME EN OCCIDENT




Les origines des choses sont toujours difficiles à découvrir, parce que le plus souvent elles se perdent dans l’infini ; il en résulte que les choses semblent venir au monde toutes faites et comme par une apparition magique. Un grand poète indien a dit : « Les commencemens des choses nous échappent ; leur fin nous échappe aussi ; nous ne saisissons que le milieu. » Mais quelquefois on peut approcher des origines et les entrevoir avec vraisemblance. C’est souvent une question de méthode. Pour traiter le problème des origines religieuses, nous avons deux méthodes : la méthode historique, qui, par des documens certains ou probables, remonte le cours des siècles en suivant de pays en pays la trace que l’objet a laissée ; et la méthode comparative, qui rapproche les religions terme à terme, les éclaire l’une par l’autre, et constitue la science comparée des religions.

Cette science donne souvent la clé d’institutions ou de pratiques religieuses inexpliquées, et ramène les symboles à leur signification primitive. Prenons pour exemple l’ostensoir du Saint-Sacrement : on y place une hostie, disque circulaire de pain azyme, qui figure le corps du Christ ; tout autour jaillissent des rayons dorés. Par les documens relatifs à la Perse, nous apprenons que l’ostensoir figurait aussi dans les cérémonies mazdéennes, qu’il y représentait Mithra, et que Mithra n’était autre chose que la force immanente du Soleil, conçu comme mesureur du temps, illuminateur