Barthélémy Sastrow, né à Greifswald le 21 août 1520, élu bourgmestre de Stralsund en 1578, mort le 7 février 1603, a laissé d’intéressans mémoires où revit l’Allemagne du XVIe siècle. Publiés pour la première fois à Greifswald en 1823, réédités plus tard à Halle, ils ont été récemment traduits en français et annotés par un homme de grand mérite, enlevé trop tôt à ses nombreux amis, M. Edouard Fick, l’un des directeurs de l’imprimerie Jules-Guillaume Fick, dont les belles et curieuses publications font honneur à la typographie genevoise. Ces deux volumes, imprimés en 1886, mis en vente au mois de février 1888, méritent d’être recommandés aux amateurs de beaux livres et à tous ceux qui s’intéressent aux récits des temps passés[1]. Barthélémy Sastrow savait écrire ; le plus souvent sa verve était amère, mais ce Poméranien avait ses heures d’ironique enjouement. Il s’est représenté lui-même au naturel, sans se flatter. On croit voir un de ces bourgeois rudement charpentés et d’écorce rugueuse que le pinceau de Holbein à rendus immortels. Si la grâce, le moelleux leur manquent, la dureté de la physionomie est sauvée par une certaine joie de vivre, d’exister. Ils ont l’air de dire : Nous ne nous piquons pas d’être beaux ; que vous sous trouviez bien ou mal faits, nous sommes ce que nous sommes
- ↑ Mémoires de Barthélémy Sastrow, bourgmestre de Stralsund, traduits par Edouard Fick, docteur en droit et en philosophie. Genève, imprimerie Jules-Guillaume Fick.