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Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 90.djvu/246

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le Gaz 7 francs à l,405, le Suez 10 à 2,030, le Nord de l’Espagne et le Saragosse 5 à 7 francs à 321.25 et 278.75.

Les fonds étrangers ont eu en général un meilleur sort que les nôtres. Les fonds russes ont progressé de plus d’une unité, le Hongrois s’est avancé de 84 ¾ à 85 3/4, l’Extérieure de 73.20 à 73.65, l’Italien de 96.35 à 96.85.

Les ministres des finances de Hongrie et d’Autriche ont présenté leurs projets de budget pour 1889. Le budget hongrois est presque en équilibre, l’autre a un léger excédent de recettes.

Cette situation a déterminé M. Tisza à conclure avec un syndicat puissant, composé des maisons Rothschild et de plusieurs grands établissemens de crédit d’Autriche et d’Allemagne, des arrangemens en vue de la conversion d’anciennes dettes amortissables de la Hongrie. Il s’agit surtout de diminuer les charges annuelles d’amortissement par une prolongation considérable des délais de remboursement. L’opération, qui devra porter sur un ensemble de dettes s’élevant à près d’un demi-milliard de florins, ne sera vraisemblablement mise en cours de réalisation qu’au commencement de l’année prochaine.

En Italie, les dépenses militaires et la réduction des recettes douanières ont provoqué un déficit qu’on peut évaluer, pour 1888, à 60 ou 70 millions. Le cabinet italien songe à une émission de titres à l’étranger, afin de déterminer un afflux d’or capable d’entraver la hausse de plus en plus inquiétante du change.

Le syndicat allemand qui a traité avec la Porte pour l’emprunt de 1 million 1/2 de livres turques se dispose à émettre les nouvelles obligations vers le milieu de novembre. Il prépare cette opération en poussant avec vigueur les cours des valeurs ottomanes existantes.

Les émissions argentines ont repris leur cours. Le mardi 16 courant, le Comptoir d’escompte de Paris, le Crédit industriel et commercial, la Société générale, de concert avec de grandes maisons de banque anglaises et allemandes, ont offert à leur clientèle des obligations du gouvernement général argentin rapportant un intérêt annuel de 22 fr. 50 en or, net de tout impôt, et remboursables à 500 francs en trente-huit ans. Prix d’émission : 442 francs ; montant de l’emprunt : 98,339,500 francs. L’émission a été immédiatement couverte.

La dernière Bourse qui a précédé la réponse des primes sur notre place a vu se produire un mouvement de réalisations sur les rentes françaises, et, par voie de conséquence, sur la plupart des valeurs et quelques fonds étrangers. La spéculation est franchement hostile au projet d’impôt sur le revenu déposé mardi dernier sur le bureau de la chambre. De plus, elle redoutait une tension des reports pour la liquidation du 2 novembre. L’action de la Banque de France, sous l’influence de cette impression, s’est rapprochée du cours de 4,000.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.