Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 90.djvu/442

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
APRES LES MANŒUVRES

Les grandes manœuvres qui ont eu lieu, il y a quelques semaines, terminent chaque année le travail de l’armée française. Elle y montre ce qu’elle a appris ; elle y montre aussi ce qu’il lui reste à apprendre. Le moment est donc favorable pour les apprécier et résumer l’impression qui s’en dégage.

Les grandes manœuvres, en 1888, comprenaient : les manœuvres des 3e, 6e et 16e corps d’armée, les grandes manœuvres d’artillerie, les grandes manœuvres de cavalerie. Nous constatons, à notre grand regret, qu’on n’a pas jugé à propos de faire des manœuvres de corps d’armée contre corps d’armée.

Nous allons examiner ces manœuvres au point de vue de la conception et de la direction, c’est-à-dire du commandement, de la préparation des ordres, c’est-à-dire du service d’état-major, et enfin de l’exécution.


Quand un chef de corps d’armée, un directeur de manœuvres d’artillerie ou de cavalerie doit exécuter des grandes manœuvres, il en soumet le programme au ministre de la guerre. Nous n’apprendrons rien à personne en disant que ce programme est presque toujours renvoyé sans observation ; en voici la cause :

Les ministres de la guerre ont des soucis plus urgens que de rectifier un thème de manœuvre, quelle qu’en soit l’importance. Si le ministre est civil, il faut lui savoir gré de cette réserve. Il en est malheureusement de même quand le ministre est militaire. Dans tous les cas, le programme des grandes manœuvres n’a