en 1836, du coup de main manqué sur Constantine. L’effet moral, parmi les indigènes, fut profond et immense. En 1849, la réparation ne se fit pas aussi longtemps attendre qu’en 1836 ; mais elle se fit attendre trop longtemps encore ; le retard n’en doit cependant pas être imputé aux hommes : ce fut le terrible été qui en fut la cause. Cette inaction forcée devait fatalement profiter aux insurgés de Zaatcha. L’aire de l’insurrection allait s’étendant tous les jours ; après Lichana, Bou-Chagroune, Tolga, Farfar, qui n’avaient pas manqué de s’y rallier avec enthousiasme, elle avait gagné tous les Ziban, atteint à l’ouest les Ouled-Naïl, au nord-ouest le Hodna, au nord les Kabyles de l’Aurès. Il y avait là un marabout, Si-Abd-el-Afid, qui ne cessait de prêcher la guerre sainte. Vers la mi-septembre, il réunit 4,000 ou 5,000 Kabyles et descendit sur Biskra, par la vallée de l’Oued-el-Abiod.
Le commandant de Saint-Germain avait reçu quelque renfort. Le 17, il marcha résolument à la rencontre du marabout, qu’il trouva campé à Seriana, au débouché de l’Oued-el-Abiod dans le Zab. Seriana, situé à 20 kilomètres à l’est de Biskra, n’était pas un ksar ; ce n’était qu’un groupe de sept ou huit cabanes. Le commandant n’avait guère avec lui que 300 hommes de la légion étrangère, 70 chasseurs d’Afrique, une cinquantaine de spahis et 200 chevaux arabes. A quatre heures du soir, il fit commencer la charge ; mais au passage de la rivière, il tomba raide mort, frappé de deux balles à la tête. Le capitaine Souville, de la légion, prit aussitôt le commandement, aborda vigoureusement l’ennemi, lui tua plus de 200 hommes et le poussa vivement en déroute. Dans la tente du marabout, qui, pour être plus léger à la fuite, s’était mis presque nu, on trouva son burnous, son haïk, sa gandoura, sa djebira ; sur le champ de bataille, on ramassa des drapeaux, des fusils, des chevaux, des mulets, des munitions, des approvisionnemens de toute sorte. Du côté du vainqueur, il n’y avait que 10 blessés et h morts ; mais l’un des quatre était le commandant de Saint-Germain via perte était grave, et ce fut un regret général dans toute l’armée d’Afrique.
L’été finissait ; la saison devenait favorable; il était grand temps de marcher sur Zaatcha. Par malheur, le choléra, ce terrible choléra de 1849 qui venait d’enlever le maréchal Bugeaud à la France, avait étendu à l’Algérie ses ravages. Dans la division de Constantine, sur un effectif de 2,600 hommes, le 8e de ligne comptait à peine 1,200 disponibles, et des 2,000 hommes du 2e étranger, 800 tout au plus étaient en état de faire campagne. Répondant à l’appel du général Herbillon, le gouverneur lui envoya par mer, d’Alger à Philippeville, le 5e bataillon de chasseurs, et fit passer d’Aumale à Sétif le colonel Canrobert avec le 1er bataillon de