Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 91.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont ouverts à la navigation toute l’année. Avant la perte du Soudan, la vallée du Nil était, sur les confins du désert, obligée pour ses échanges d’employer les caravanes.

Les recettes administratives sont celles qui sont perçues, par les tribunaux indigènes et ceux dits de la réforme, sur les actes notariés, actes judiciaires, droits d’huissiers, vente de papiers timbrés, amendes, etc. ; par le ministère de l’instruction publique, pour pensions des élèves, et par le ministre de la guerre, pour rachat du service militaire.

La retenue sur le traitement du personnel s’exerce sur 10,642 employés, qui touchent annuellement plus de 36 millions de francs. La retenue est de 5 pour 100 depuis le 1er janvier 1888.

Les dépenses, comme je l’ai indiqué plus haut, sont divisées en dix chapitres. Dans le premier, la liste civile du khédive figure pour 2,295,000 francs ; les allocations à la famille khédiviale s’élèvent jusqu’à 5,300,000 francs ; il est probable que ce chiffre subira une diminution en 1889, plusieurs de ces hauts personnages ayant demandé des terres en échange de leurs pensions. Les administrations centrales des sept ministères n’ont pas moins de 1,133 employés qui, annuellement, émargent 23,200,000 francs : c’est par employé, bien près de 5,000 francs, — somme très supérieure à la moyenne qui se paie en France.

La présidence du conseil des ministres, non compris le président du conseil, qui émarge aux affaires étrangères, revient à 136,000 fr. ; le conseil législatif, une sinécure, seulement à 204,000 francs. Le ministère des affaires étrangères, 300,000 francs. La caisse de la dette publique, tout près de 1 million ou 38,408 livres égyptiennes ; le ministère des finances absorbe beaucoup : 2,500,000 francs : l’imprimerie nationale, admirablement dirigée par un Français, et dont les travaux sont absolument remarquables, 150,000 fr. seulement.

L’administration centrale de l’instruction publique, — y compris les écoles réunies de toute l’Egypte, — revient à 2,068,000 fr. ; c’est moins, — on peut aisément le remarquer, — que ce que coûte le personnel de l’administration centrale des finances. Rien n’est plus significatif ; quand le fait contraire se produira, l’Egypte sera sur la voie de sa régénération, et ce ne sera pas trop tôt.

Le ministère de la justice, c’est-à-dire son administration centrale, est inscrit au budget de 1888 pour 876,000 francs ; les tribunaux de la réforme coûteront 3,540,000 francs, et les tribunaux indigènes reviendront à 3,900,000 francs.

Le ministère des travaux publics, l’un des plus importans par les soins que les digues, les canaux et les barrages du Nil nécessitent, disposera, pour l’année présente, de 12 millions ; le cadastre, de 700,000 francs seulement.