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Chaque année, l’Égypte musulmane envoie à La Mecque un tapis saint ; ce cadeau lui coûte 1,100,000 francs : grosse somme qui ne lui gagne pourtant pas l’affection des derviches soudanais, les saints de l’islam.

Le service du personnel de la perception nécessite 1,813 employés, émargeant au complaisant budget une somme de 2,400,000 fr. Celui du personnel administratif des provinces coûte, avec 1,819 employés, 2,600,000 francs. Il convient d’ajouter aux dépenses de ces deux services une somme de 127,047 livres égyptiennes, ou 3,239,000 francs pour dépenses générales. Le personnel des douanes et, autres dépenses adhérentes à ce service coûtent au trésor 2,200,000 francs. Le service des octrois, dont l’un de nos compatriotes, M. Mazuc, est l’habile directeur, occupe 1,607 employés, tant au Caire, à Alexandrie, que dans d’autres villes. Il revient, y compris 2,670 livres égyptiennes de dépenses diverses, à près de 1,300,000 francs. C’est en voulant faire éloigner M. Mazuc, malgré la volonté du khédive, que son excellence Nubar-Pacha est tombée.

Le personnel chargé de surveiller l’extraction du sel et du natron[1] coûte, avec les frais d’exploitation, 700,000 francs. Une commission de vente de 25,000 livres égyptiennes est accordée aux débitans. Les pêcheries, qui occupent 346 employés, chargent le trésor d’une somme annuelle de 295,000 francs.

Les dépenses des chemins de fer, des télégraphes et du port d’Alexandrie s’élèvent à un total de 16 millions. On a vu plus haut que ces administrations sont affectées au paiement de la dette.

Il y a dans toute l’étendue de l’Égypte 144 bureaux de poste, auxquels sont attachés 903 employés, chargeant le trésor, avec d’autres services intérieurs, d’une somme de 2 millions 1/2 de francs. Treize paquebots-poste font le service d’Alexandrie à Constantinople et les services de Syrie et de la Mer-Rouge.

Le directeur de toutes ces administrations postales est un Syrien ; on en fait un grand éloge. Ce n’est pas un des spectacles les moins curieux que celui de voir, à certaines heures du jour, les bureaux de son hôtel envahis par une multitude d’Arabes, de Coptes, d’Asiatiques et d’Européens, chacun demandant en son langage, à des employés polyglottes, des timbres, des lettres ou des renseignemens.

L’effectif de l’armée égyptienne, ainsi que je l’indiquerai dans le paragraphe qui lui sera consacré, a été arrêté, pour 1888, à 9,112 hommes, et la dépense de son entretien figure au budget pour la somme de 7,885,000 francs. La solde y est pour plus de moitié,

  1. Carbonate de soude cristallisé très commun en Égypte et en Hongrie.