hautement le pays. Dans la correspondance entamée par eux avec le ministre de l’intérieur au commencement de l’année 1801, les membres de l’Institut s’étaient contentés de faire ressortir la convenance, la nécessité même d’ajouter à la médaille qui consacrait leur titre et qu’ils recevaient après leur élection, un insigne extérieur quelconque, ruban, brassard ou écharpe. On leur répondit, au nom du premier consul, par l’offre d’un costume spécial, avec la faculté pour eux d’en indiquer la forme et les couleurs. C’était plus qu’ils n’avaient demandé ; ce n’était pas trop, même à leurs propres yeux, puisque en leur laissant le soin de régler à leur gré ce costume, — et la classe des beaux-arts fut naturellement chargée d’en fournir le projet, — on leur ôtait d’avance toute crainte d’avoir à subir les intempérances du goût pittoresque qui venait de sévir ailleurs. Aussi s’acquittèrent-ils de leur tâche sans retard et avec la réserve qui convenait. Approuvé par un arrêté du premier consul en date du 23 floréal an X (13 mai 1801), l’uniforme qu’ils avaient choisi est celui que leurs successeurs portent encore aujourd’hui. Dès la seconde séance publique tenue dans le cours de la même année 1801 par les quatre classes, les membres de l’Institut se montrèrent pour la première fois revêtus de l’habit noir à broderies vertes.
Cependant, aux conditions nouvelles faites en 1803 à l’Institut par l’arrêté du premier consul, l’empereur Napoléon allait bientôt ajouter l’installation des quatre chasses dans des bâtimens exclusivement affectés à leur service et qui, de nos jours, ont gardé la même destination. On a vu qu’à l’époque de sa fondation l’Institut avait été établi au Louvre dans les locaux occupés jusqu’à leur suppression par les anciennes académies, c’est-à-dire qu’on l’avait mis en possession de la salle des Cariatides pour ses séances publiques et, pour ses Séances particulières, des salles du premier étage, précisément au-dessus de celle-ci. Un peu plus tard ces locaux s’augmentèrent, au profit de la classe des beaux-arts, d’une partie des salles consacrées aujourd’hui à l’exposition des dessins, en sorte que, au temps du consulat, l’Institut avait à sa disposition la presque totalité du premier étage de l’aile dont le pavillon de l’Horloge forme le centre ; mais ni le reste de cet étage, ni le rez-de-chaussée qu’il surmonte ne lui appartenaient. Là, comme dans les trois autres corps de bâtiment encadrant la cour du Louvre, se trouvaient des magasins encombrés d’objets d’art de toutes sortes ou de meubles, des logemens et des ateliers concédés par l’état à un certain nombre d’artistes ou même à de simples artisans, mouleurs, ébénistes, ciseleurs, etc. Depuis les pièces sans destination fixe qu’on livrait tantôt aux restaurateurs des tableaux