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À TRAVERS L’EXPOSITION

IV.[1]
LES ARTS LIBÉRAUX. — L’HISTOIRE DU TRAVAIL.

Dans le palais des machines, nous avons vu le travail moderne à l’apogée de sa puissance ; le directeur de ce travail, l’homme, nous est apparu maître de la force par la science, maître du monde par la force. Le palais des Arts libéraux, où notre promenade nous conduit aujourd’hui, nous montre l’histoire du travail depuis ses premiers rudimens, les essais timides et gauches des inventions mécaniques, leurs perfectionnemens successifs. Ces galeries nous racontent l’histoire de l’homme, depuis ses obscures origines, et comment il est lentement monté à la haute condition qui lui était promise, de la caverne où le troglodyte taillait ses silex jusqu’au Collège de France et au Conservatoire des Arts et Métiers.

À l’entrée, un grand Bouddha de bois doré nous accueille. Il est bien placé là, le dieu lointain, à la lèvre indulgente et mystérieuse, à l’œil sagace et désabusé. Il nous prémunit contre l’orgueil et aussi contre les vaines apparences ; il enseigne que les certitudes absolues sont rares, que le savoir a ses engouemens, ses modes changeantes, et qu’il les faut accepter avec un esprit de doute bienveillant. Sous le dôme des machines, nous avions

  1. Voyez la Revue du 1er et 15 juillet et du 1er août.