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gouvernement. Celui-ci a résolu de le remplacer par une dette ponant intérêt. Voici à quelle combinaison il a décidé de recourir. Le groupe financier avec lequel il. a traité a pour centre la Banque de Paris et des Pays-Bas. Cet établissement s’engage à créer une Banque nationale du Brésil, au capital de 250 millions de francs dont 150 millions seront versés. La Banque est investie du privilège d’émettre des billets pour un montant triple de son capital versé. Elle en pourra donc émettre pour 450 millions de francs ; ce qui est à peu près exactement le montant du papier-monnaie d’état à retirer. La Banque nationale substituera peu à peu (il lui est concédé pour l’opération entière un délai de cinq années) ses propres billets à ceux de l’état, et contre remise de ces derniers au gouvernement au fur et à mesure de leur rentrée, elle recevra pour une somme égale, et au pair, des bonds portant intérêt à 4 pour 100. Lorsque l’opération sera close, elle se trouvera posséder ainsi, pour un capital versé de 150 millions, une rente de premier ordre de 18 millions. Nous voyons bien ce que gagnent à cet arrangement la Banque de Paris et son groupe. Nous voyons moins le bénéfice qu’en espère retirer le Brésil.

L’action de la Banque de Paris, sur l’annonce de la conclusion de ce contrat, a été portée de 745 à 785. Les titres des autres établissemens de crédit ont également monté pendant cette quinzaine, quoique dans de moindres proportions, sauf la Banque de France, qui s’est avancée de 3,875 à 3,900.

Le Crédit foncier présente une hausse de 6.25 à 1,282.50. Mais presque toutes les catégories d’obligations de cet établissement sont en réaction, phénomène qui s’est également produit sur le marché des obligations de chemins de fer, sans doute par suite d’un arrêt dans les achats de l’épargne pendant la période précédant immédiatement les élections.

Le Crédit lyonnais, le Crédit mobilier, la Banque internationale, la Banque parisienne, se sont avancés de quelques francs.

Le Lyon a monté de 10 francs à 1,337 50, le Nord de 15 à 1,747 50, le Gaz de 12.50 à 1, 402 50, le Suez de 27.50 à 2,297 50 ; citons encore, parmi les valeurs qui ont pris part au mouvement, la Lænder-bank à 525, l’Alpine à 188.75, le Saragosse à 307.50, le Rio-Tinto à 304, même les Métaux à 35. Les valeurs se rattachant au cuivre se sont raffermies, sur la probabilité d’un arrangement prochain concernant la vente du stock.

Le Comptoir national d’escompte a publié son second bilan mensuel. Cet établissement, après deux mois d’exercice, a déjà reçu 90 millions de francs en dépôts.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.