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indépendantes. Il en est de même à la faculté médecine de Lyon ; le monument est un et multiple tout ensemble ; chaque groupe de sciences, les sciences physico-chimiques, les sciences anatomiques, les sciences biologiques, y occupe des édifices distincts. Il en est de même aussi, quoique à un moindre degré, à la faculté de médecine de Bordeaux ; le service de l’anatomie y est parfait de tout point. Dans ces derniers temps, on a fait, et avec succès, quelques essais d’un autre type. On achève à Nancy un institut de chimie, et on va y commencer un institut d’anatomie qui, dans leur simplicité, seront des modèles du genre. A Montpellier, on installe, en ce moment même, à fort peu de frais, un institut de botanique commun à la faculté de médecine, à la faculté des sciences et à l’école de pharmacie, dans le vieux jardin des plantes de Candolle. C’est enfin le type adopté pour la construction des facultés de Lille. Là, pour la première fois en France, nous aurons la cité universitaire : au centre, la bibliothèque ; sur les côtés, les laboratoires de la faculté de médecine, la faculté des lettres, la faculté de droit, la galerie d’archéologie classique ; en arrière, l’institut de physique ; en avant, celui des sciences naturelles ; plus loin, celui de la chimie.


V

Après les bâtimens, venons au budget des facultés. Longtemps il fut insuffisant et vraiment indigne d’un pays comme la France. En 1835, lorsque le budget de l’Université cessa de former un compte à part et fut incorporé au budget général de l’État, la part des facultés y était seulement de 2,004,623 francs. Le Gouvernement de juillet la laissa à 2,876,018. Le second Empire la prit à 2,836,471 ; il l’éleva à 3,633,308, après la loi de 1854, qui créait un assez grand nombre de facultés ; pendant une dizaine d’années, il n’y fit pas de changemens appréciables ; de 1867 à 1870, il la porta de 3,828,821 francs à 4,215,521. Après 1870, malgré les charges inouïes qui venaient de s’abattre sur le trésor, on ne toucha pas à la dotation des facultés ; on y ajouta même un peu chaque année. En 1874 et en 1875, l’augmentation fut plus sensible. Mais c’est seulement au budget de 1877, M. Waddington étant ministre de l’instruction publique, après le vote de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur, que la République se montra résolue à donner enfin aux facultés des ressources en rapport avec leurs besoins, leurs fonctions et leurs services. A partir de ce moment jusqu’en 1885, le budget des facultés fait chaque année un véritable bond. Il monte, en 1877, de 5,113,880 francs à 7,799,180 ;