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LES
SALONS DE 1890

III.[1]
LA SCULPTURE.

Les sculpteurs et graveurs en médailles sont, en masse, demeurés fidèles à la Société des artistes français. Leur exposition, dans la nef des Champs-Elysées, ne compte pas moins de 1,258 morceaux, tandis que leurs confrères, au palais du Champ de Mars, n’en ont apporté que 84, petits bronzes pour la plupart, bustes ou maquettes. Il va sans dire que ces 1,258 morceaux ne sont pas des chefs-d’œuvre et qu’ici, comme dans les galeries de peinture, une sage épuration aurait à la fois rendu service au public et aux artistes, au public que ce pêle-mêle fatigue et dégoûte, aux artistes que cette promiscuité compromet, lorsqu’ils ont du talent, et nourrit d’illusions, lorsqu’ils n’en ont pas. Jamais on n’a vu, entre autres, une collection si grotesque de bustes et de médaillons ; le buste et le médaillon sont, en sculpture, pour les apprentis et les amateurs, ce qu’est la nature morte en peinture, un champ facile d’exercices. Qui donc ne trouve pas un parent ou un ami de bonne volonté

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 juin.