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LES
HUMANITES CLASSIQUES
AU POINT DE VUE NATIONAL

I. Docteur H. Vaihinger, Naturforschung und Schule. — II. Angiulli, la Filosofia e la scuola. — III. N. Fornelli, la Pedagogia e l’insegnamento classico. — IV. Cesca, la Scuola secondaria unica.

L’éducation est un développement de l’esprit, soumis aux lois de toute évolution, individuelle ou collective. De là ce problème qu’on s’est posé récemment en Allemagne et en Angleterre : — La doctrine de l’évolution justifie-t-elle les études classiques, au double point de vue du développement individuel et du développement national ? — Les réponses sont fort diverses, soit en Angleterre, où MM. Spencer et Bain attaquent les études gréco-latines, soit en Allemagne, où MM. Preyer, Haeckel et Goering rejettent ces études, tandis que M. Vaihinger les défend. En France, chose curieuse, le latin et le grec sont battus en brèche par la plupart des purs littérateurs ; ils sont soutenus, au contraire, par des philosophes tels que MM. Ravaisson, Renouvier, Renan, Lachelier, Guyau, Rabier et bien d’autres, en même temps que par des critiques littéraires aux vues philosophiques, tels que M. Brunetière. Mêmes discussions en Italie, où un philosophe distingué, M. Fornelli, vient de publier un livre très complet pour la défense de l’enseignement classique. La question, outre son importance spéculative, n’offre pas seulement un intérêt scolaire, mais bien un intérêt national et international. Il ne suffit pas de disputer, — comme on s’en contenté le plus souvent, — sur la valeur intrinsèque de telle ou telle