Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 100.djvu/809

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NI DIEU NI MAITRE. 803 JEAN. Ce n’est pas ma faute, madame. Il y a eu tant de monde à la consultation d’aujourd’hui!.. A sept heures, il restait encore au moins dix personnes que monsieur a été obligé de renvoyer... Mon- sieur a eu bien juste le temps de passer son habit pour arriver à l’heure au banquet... THÉRÈSE. Enfin, dépêchez-vous... J’avais dit hier de mettre des globes aux lampes, avec des transparens... JEAN. Mademoiselle a dit ce matin de mettre des abat-jour... J’ai pensé que madame... THERESE, ■vivement. C’est bien... c’est bien... Allez voir si mademoiselle est rentrée... JEAN. J’y vais, madame, (n sort.) THÉRÈSE, seule. Je donne un ordre : Adrienne le contrecarre aussitôt. On lui obéit et on me brave, moi, la femme de son père... Allons, encore un petit affront... Mon pain de chaque jour, hélas!.. La cruelle en- fant pourrait cependant bien m’épargner la honte d’avoir des do- mestiques pour témoins des humiliations qu’elle m’inflige! JEAN, rentrant. Mademoiselle vient de rentrer avec son institutrice, madame. C’est la voiture de M. le baron de Favreuil qui a ramené Mademoi- selle Adrienne et Mademoiselle Jauzon. THÉRÈSE. Ah!.. Que fait mademoiselle en ce moment? JEAN. Mademoiselle est dans sa chambre. THÉRÈSE. Priez donc mademoiselle Jauzon de venir me parler. JEAN. Tout de SUite , madame, (il sort. Thérèse reste seule, s’assied près d’une table et prend son ouvrage.)