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LES
HOPITAUX MARINS

Jamais on n’a plus fait, en France, pour venir en aide aux classes laborieuses, et jamais la philanthropie ne s’est montrée plus ingénieuse pour les secourir. L’assistance hospitalière est encore la forme sous laquelle la bienfaisance officielle se traduit de la façon la plus efficace, parce que les indigens ont surtout besoin d’être secourus quand ils sont malades, et parce que c’est le moment où l’ouvrier laborieux et honnête ne peut plus se suffire à lui-même.

Un jour viendra, sans doute, où les secours à domicile pourront remplacer le traitement à l’hôpital ; mais nous n’en sommes pas encore là, tant s’en faut. Les lits manquent dans tous les établissemens nosocomiaux des grandes villes, et, quelque effort qu’on fasse, on n’arrive pas à pouvoir y admettre tous les malheureux qui ont besoin d’y entrer.

L’Assistance publique, en développant sans cesse son œuvre, comprend de plus en plus la nécessité de la spécialiser, de séparer les différentes catégories de malades et d’éloigner des centres de population ceux qui sont atteints d’affections chroniques. Parmi ces dernières, il en est une, la scrofule, qui guérit admirablement sur le bord de la mer, et pour le traitement de laquelle on élève, depuis quelques années, sur notre littoral, des hôpitaux qui rendent les plus grands services, et sur lesquels il est utile, je crois, d’appeler l’attention.

La scrofule est le fléau des classes déshéritées, moins par les décès qu’elle cause que par les infirmités incurables qu’elle laisse après elle. La plupart des mendians qui implorent la charité