La fixation de notre nouveau régime douanier a donné lieu dans ces derniers mois à des discussions parlementaires qui ont eu un profond retentissement dans le pays. La politique pure a été rejetée au second plan et les intérêts matériels ont repris dans les préoccupations de la nation la place qu’ils avaient trop longtemps perdue. Mais en même temps le monde du travail a été mis en éveil, les intérêts particuliers se sont jetés avec passion dans la lutte, réclamant des mesures de protection d’une application dangereuse, ce qui doit sauver les uns étant le plus souvent de nature à compromettre le sort des autres. Il s’agit, étant donné le grand courant protectionniste qui emporte la France après tant d’autres nations, de maintenir un sage équilibre entre les réclamations contradictoires de l’agriculture et de l’industrie. Peut-on assurer à nos populations rurales les mesures de compensation dont elles ont besoin, sans rompre avec l’étranger nos relations commerciales qui sont le salut de nos travailleurs des villes, sans grever les matières premières nécessaires aux millions d’ouvriers que font vivre nos tissages de soie, de laine et de coton, tel est le problème. On n’aura évidemment la solution définitive de ce problème qu’à l’époque plus ou moins éloignée du renouvellement de nos conventions commerciales, mais dès aujourd’hui il convient d’examiner avec la plus grande attention les conséquences des mesures
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LES
INDUSTRIES DE LA SOIE
EN FRANCE