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LA
TARIFICATION SUR LES CHEMINS DE FER
ET LES
TARIFS DE PÉNÉTRATION

M. Allain-Targé n’est pas seulement un financier de mérite, c’est un homme heureux. Quelque chose restera de lui : un mot, qu’il a créé, en 1883, lors de la discussion des conventions, un mot qui fait image, qui fait aussi illusion à ceux qui parlent des tarifs de chemins de fer sans toujours beaucoup les connaître et autour duquel beaucoup de bruit s’est fait, depuis sept ans, un peu à tort et à travers. Nous voulons parler des Tarifs de pénétration.

Ils ne sont pas d’invention nouvelle, ils ont toujours existé; mais tant qu’on les appelait simplement tarifs internationaux, personne ne s’occupait d’eux ; il a suffi d’un nom de baptême imagé pour rendre rapidement populaires, ou mieux impopulaires, des tarifs qu’il est de bon ton de charger de tous les péchés d’Israël, des tarifs qui ruinent l’industrie nationale, l’agriculture nationale, qui paralysent ou annihilent l’effet des droits de douane, etc.

Dans ces accusations parfois un peu aveugles, dans ces discussions souvent confuses, il n’est sans doute pas hors de propos d’apporter un peu de lumière. Le sujet est un peu aride, sa connaissance complète ne s’acquiert pas sans travail ; pour ceux cependant qui n’aiment à parler que de ce qu’ils savent bien, quelques