Vous venez de faire un beau voyage ; vous descendez de l’Express-Orient. N’eussiez-vous passé que trois jours à Constantinople, la première question qu’on vous adresse est celle-ci : « Que pensez-vous de l’empire ottoman ? — Pardon, j’arrive d’Athènes. Les Grecs sont pleins de sens et de finesse… — Parfaitement ; mais les Turcs ? — J’ai traversé la Roumanie. Je suis émerveillé de la bonne tenue des troupes et de la prospérité des campagnes… — D’accord, mais parlez-nous des Turcs ! »
C’est que, pour tout bon Français, nos véritables amis, en Orient, ce sont les Osmanlis. Nos liens avec eux ne datent pas d’hier : ils remontent à François Ier Nous penchions pour le Turc, alors même que la France très chrétienne s’appelait la fille aînée de l’Église ; et c’était alors un sujet de scandale dans la chrétienté. On ne rompt point en un jour une si vieille amitié. Dans les momens de crise, lorsque d’autres semblaient désespérer de
- ↑ Voyez la Revue du 1er novembre.