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salle, à une hauteur d’environ 4 mètres, est exclusivement occupée par l’herbier. Les plantes desséchées ne se trouvent pas dans des portefeuilles, comme en Europe, mais dans des boîtes en fer-blanc, afin de mieux les protéger contre les insectes et les moisissures, ces grands ennemis des collections dans un pays tropical. Il va sans dire que le sublimé corrosif, la naphtaline et le sulfure de carbone sont considérés à Buitenzorg comme de précieux auxiliaires dans ce combat, livré constamment contre les insectes. Le nombre des boîtes en fer-blanc, renfermant l’herbier, dépasse 1,200 ; chaque boite contient en moyenne 100 spécimens. Une des ailes est affectée au service du musée, division qui a pour chef le directeur-adjoint du jardin, assisté d’un aide-naturaliste. L’autre aile, longue d’un peu plus de dix et large de près de onze mètres, est réservée en entier à la bibliothèque, qui renferme plus de 5,000 volumes. Nombre considérable dès qu’il s’agit d’une bibliothèque spécialement botanique, bien que les livres d’histoire naturelle générale et les comptes-rendus des académies des sciences, telles que celles de Paris, de Berlin et de Londres, ne fassent pas défaut. En fait de botanique descriptive, on tient, outre les travaux généraux classiques et indispensables, à posséder surtout ce qui concerne la flore de l’extrême Orient. Quant aux livres de botanique générale, on n’a cessé de les compléter par l’acquisition des traités les plus récens et des dernières publications sur la morphologie, l’anatomie, la physiologie et la paléontologie végétales. Mais ce qui fait surtout la richesse de la bibliothèque du jardin de Buitenzorg, ce sont les séries, généralement complètes, de tous les recueils et revues botaniques de premier ordre qui se publient actuellement dans les langues hollandaise, française, allemande, anglaise et italienne. L’isolement dans lequel se trouve forcément un jardin botanique, situé à égale distance des centres scientifiques de l’ancien et du nouveau monde, oblige à poursuivre avec un soin continuel tout ce qui peut maintenir la bibliothèque au grand complet et en parfait accord avec les progrès de la science.

Le nombre des laboratoires est de trois. Bientôt il en existera encore un quatrième, car, sur la proposition du gouvernement colonial, agréée par celui de la mère-patrie, le personnel du jardin de Buitenzorg sera augmenté de deux fonctionnaires, un botaniste et un chimiste, à qui reviendra la tâche de fournir, par de patientes et sérieuses recherches, des données scientifiques sur les plantes utiles des pays tropicaux et sur leur culture ; le laboratoire destiné au chimiste n’est pas encore ouvert. Derrière le musée, dans un bâtiment spécial, est installé le laboratoire pharmacologique, où un chimiste pharmacien, temporairement attaché au jardin, fait des