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recherches sur les alcaloïdes et les autres substances curieuses et utiles que contiennent les plantes tropicales. Vu le peu de notions précises que nous possédons sur ces substances, cette heureuse innovation ne peut manquer de produire des résultats d’une grande utilité pratique et intéressans en même temps au point de vue scientifique.

Deux laboratoires botaniques sont placés dans le jardin botanique proprement dit, derrière la rangée de pépinières. L’un, vaste salle, large de six et longue de vingt mètres, est réservé aux savans d’outre-mer qui viennent passer quelques mois à l’Hortus Bogoriensis, pour entreprendre des explorations et étudier sur place la flore des tropiques. Ce laboratoire est éclairé par cinq fenêtres, à chacune desquelles correspond une table de travail ; des armoires placées contre le mur opposé renferment les ustensiles nécessaires, appareils optiques et autres, flacons, vases, etc., et les réactifs dits microchimiques. En outre, il y a une petite collection de livres qu’il faut toujours avoir sous la main pendant le travail, et que, de la sorte, on n’a pas besoin d’envoyer quérir, à chaque instant, à la bibliothèque. De même, on se propose, pour faciliter les recherches des visiteurs, de déposer dans la salle un herbier composé uniquement de spécimens des plantes cultivées au jardin, afin que l’identification rapide d’une plante quelconque puisse, dans les cas douteux, se faire sans avoir recours à l’herbier du musée. Cet herbier spécial du laboratoire n’en est encore, à l’heure actuelle, qu’à son commencement. L’aménagement de la salle est simple, tout en présentant les deux avantages d’offrir une bonne lumière et beaucoup de place. Ce dernier point est essentiel dans un pays chaud, où il faut être au large, surtout dans un laboratoire de recherches. Même à Buitenzorg, où les soirées, les nuits et les matinées sont fraîches, la température moyenne au milieu de la journée est de 28° à 29° centigrades ; il y a même des jours pendant la mousson sèche où le thermomètre monte, vers les deux ou trois heures de l’après-midi, jusqu’à 31° centigrades. Le second laboratoire botanique, à une centaine de pas de distance, adossé contre le bureau du jardin et communiquant avec celui-ci, est réservé au directeur et au nouveau fonctionnaire botaniste attendu de l’Europe. Le quatrième laboratoire, celui de chimie agricole, devra être installé sous peu dans le jardin d’agriculture.

Dans le proche voisinage des laboratoires botaniques sont situés les bureaux et un petit atelier photographique et lithographique du dessinateur-photographe du jardin. Les bureaux, autrefois mal installés dans deux petites chambres du musée, viennent d’être