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et l’on autorisa les facultés à les recevoir, et à en faire emploi comme de biens personnels, en toute indépendance. Ce qu’on se proposait, c’était moins encore d’accroître leurs ressources, que de multiplier les liens entre elles et les villes dont elles portent les noms, les régions où elles sont placées, et les milieux où elles vivent. Après le mouvement d’opinion qui, depuis dix ans, se manifestait partout en faveur des hautes études, après le large concours offert par les villes pour la reconstruction des facultés, pour la création de facultés nouvelles, il n’était pas téméraire d’espérer qu’elles voudraient aussi contribuer à la prospérité des facultés qui sont leurs, tout en étant établissemens de l’Etat, et qu’elles rivaliseraient pour retenir les meilleurs maîtres, favoriser le développement des parties de la science dont elles peuvent le plus profiter, et compléter les enseignemens de l’état, par des enseignemens d’un caractère plus particulier, local ou régional. L’enseignement supérieur est une fonction de l’État. Mais c’eût été une vue étroite et fausse que de ne pas permettre aux bonnes volontés locales ou privées d’y concourir avec l’Etat.

Bien que de date encore récente, ces mesures ont déjà produit des effets sensibles. Outre les budgets qui leur sont ouverts par l’Etat sur les fonds du trésor, les facultés ont maintenant leur budget propre et personnel, et il n’est pas d’année qu’elles n’y inscrivent des libéralités nouvelles. Au total, les revenus des diverses facultés, produits des dons et legs, subventions des villes, des départemens et des particuliers, se sont élevés, l’année dernière, à 203,133 francs. Sur ce chiffre, les revenus des dons et legs figurent pour 51,647 francs ; le reste vient des subventions. Dons, legs et subventions peuvent s’appliquera tout, au matériel et au personnel, aux laboratoires et aux enseignemens, aux étudians et aux maîtres. Veut-on quelques exemples de ces subventions ? Ville de Paris : 15,000 francs de bourses dans les diverses facultés, un cours d’histoire de la Révolution à la faculté des lettres, un cours de biologie générale à la faculté des sciences ; — ville de Bordeaux : 7,200 francs de bourses ; un cours d’histoire du Sud-Ouest à la faculté des lettres ; — Lyon : subvention de 9,700 francs allouée par la chambre de commerce à la faculté des sciences pour l’enseignement pratique de la chimie industrielle ; — Marseille : subventions de la ville, du département et de la compagnie des Messageries maritimes à l’école de médecine, pour un cours de bactériologie ; — Rennes : subvention de trois des départemens bretons pour un cours de celtique, à la faculté des lettres ; — Toulouse : fondation par la ville d’une chaire d’espagnol, et, par le département, d’une chaire de langue et littérature romanes ; —