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une énergique résistance, ce qui encourage la spéculation engagée sur les fonds de ces deux pays à ne pas concevoir de trop vives appréhensions.

La rente italienne a été très vivement relevée, de 92.75 à 93.50, par la nouvelle de la constitution, à Berlin, d’un syndicat composé de puissantes maisons de banque allemandes pour la négociation de nouvelles valeurs italiennes. Le syndicat dont nous venons de signaler la formation aura pour objet le placement des rentes provenant de la caisse des pensions et celui des obligations du Crédit foncier projeté.

La capitale de l’Autriche a été le théâtre de désordres assez graves que la police, aidée des troupes, a eu quelque peine à réprimer, mais dont il n’y a pas lieu d’appréhender le renouvellement. Aussi les fonds hongrois se sont-ils très bien tenus et le 4 pour 100 s’est rapproché de 88 francs. D’importantes opérations financières sont en préparation, notamment la conversion de rentes et autres valeurs rapportant encore plus de 4 pour 100. Le gouvernement austro-hongrois poursuit son enquête sur les conditions du rétablissement de la valuta, c’est-à-dire du retour aux paiemens en espèces.

La crise monétaire s’accentue dans la République Argentine. La prime de for s’est élevée jusqu’à 190 et même 210 pour 100.

La souscription publique aux obligations de la Ville de Paris, ouverte le 29 mars dernier, a été couverte un très grand nombre de fois. Mais il s’agit là surtout, en ce qui concerne les demandes soumises à réduction, d’un succès de spéculation. Car les souscriptions d’une à six obligations, qui avaient été déclarées irréductibles, ont pu être servies intégralement, il n’est resté naturellement que peu de titres pour les grosses souscriptions.

Le marché des titres des établissemens de crédit a été extrêmement calme depuis la dernière liquidation. Le Crédit foncier, à la suite de l’assemblée générale, s’est avancé d’une quinzaine de francs à 1,335. La Banque de Paris a fait publier le rapport de ses commissaires qui accuse une situation solide et des résultats de l’exercice 1889 permettant la répartition d’un dividende de 40 francs.

Les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer ont été fort recherchées. Ces titres sont aujourd’hui considérés à peu près comme des obligations d’un genre spécial, bien que la fixité de leurs dividendes ne soit nullement absolue.

Les valeurs industrielles ont donné lieu à peu de transactions, les actions des Chemins étrangers sont délaissées. Le Nord de l’Espagne a même baissé de quelques francs, l’opinion publique étant peu favorable aux combinaisons projetées pour le réseau des Asturies.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.