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LA
CORRESPONDANCE DIPLOMATIQUE
DU
COMTE POZZO DI BORGO ET DU COMTE DE NESSELRODE

M. le comte Charles Pozzo di Borgo a entrepris de publier, en l’accompagnant d’une introduction et de notes, la correspondance de son arrière-grand-oncle l’illustre diplomate et de M. de Nesselrode. Le premier volume, qui paraîtra très prochainement et dont on a bien voulu nous communiquer les bonnes feuilles, ne peut manquer d’attirer l’attention[1]. Les minutes des lettres de Pozzo sont conservées aux archives de Saint-Pétersbourg ; la chancellerie russe a mis beaucoup de bonne grâce à accorder à l’éditeur les autorisations nécessaires, M. le comte de Nesselrode lui a permis de puiser dans la correspondance de son père. Ces lettres se rapportent toutes à l’histoire de notre pays de 1814 à 1818, et il est presque superflu d’en signaler l’importance. La diplomatie, comme tous les arts, a ses virtuoses et ses maîtres ; ce fut assurément un grand maître que le diplomate dont M. Thiers a dit qu’il avait le génie de la politique et à qui M. de Nesselrode écrivait en l’appelant au congrès de Vienne : « Aucune grande affaire en Europe ne peut plus se faire sans vous. »

Personne n’avait connu plus que lui les vicissitudes de la vie. Il était

  1. Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie en France, et du comte de Nesselrode, depuis la restauration des Bourbons jusqu’au congrès d’Aix-la-Chapelle, publiée par le comte Charles Pozzo di Borgo. Paris ; Calmann Lévy.