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pouvant s’élever à 60 millions. Cette avance se compense à duo concurrence avec le crédit du compte courant du Trésor, qui, par suite, ne paie d’intérêts que sur la différence entre le débit de son compte d’avances et le crédit de son compte courant. Une seconde avance de 80 millions a été consentie dans les mêmes conditions de calculs d’intérêts par le traité du 29 mars 1878, prorogé jusqu’au 31 décembre 1890 par la loi de finances votée en 1888. Il est à remarquer que la possession du solde créditeur du compte courant du Trésor ne présente aucun avantage pour la Banque. Cet établissement ne se sert pas des fonds qui lui sont déposés et n’en tire aucun bénéfice, en sorte que la compensation d’intérêts invoquée dans les traités ci-dessus n’a aucune raison d’être. Au fond, la Banque tient à peu près gratuitement 140 millions à la disposition de l’État. De 1857 à 1888 inclusivement, celui-ci a emprunté sur son compte d’avances environ 3,688 millions de francs et a payé 758,557 francs d’intérêts, soit 0 fr. 02 pour 100.

D’autre part, le Trésor est titulaire d’un compte courant à Paris, et il lui en est ouvert dans les succursales lorsque les besoins du service l’exigent. Au crédit de ces comptes courans sont portés les versemens du Trésor, et au débit les paiemens effectués d’après ses ordres. Or ce sont là des opérations considérables. Pendant le dernier exercice, les versemens ont été, à Paris, de 1,224,610,700 fr., les prélèvemens de 1,562,359,900, soit un mouvement total de 2,800 millions en nombre rond. Dans les succursales, la Banque reçoit les versemens des trésoriers-payeurs généraux, et, sur l’invitation du directeur du mouvement des fonds, met des crédits à leur disposition. En 1889, les trésoriers-payeurs généraux ont Versé 1,218 millions et ont pris, aux guichets de la Banque, 938 millions, soit ensemble 2,156 millions.

Nous n’avons pas encore épuisé la série des services ordinaires et gratuits que la Banque rend à l’État. Elle encaisse les effets du portefeuille du Trésor, les effets émis par les consuls en représentation des droits de chancellerie, les effets représentant les droits de douane souscrits au receveur principal de Paris, les droits de poinçon payés par les orfèvres au bureau de la garantie,. Enfin, elle centralise les sommes perçues par l’octroi de Paris pour le compte du Trésor. Ces divers encaissemens s’élèvent à 139 millions. Si nous récapitulons les chiures successivement indiqués, nous constaterons que, pendant l’année 1889, le maniement des fonds de l’État a été de 5,074 millions. De toutes ces opérations, la Banque ne tire aucun profit ; au contraire, elle supporte les frais de transport des espèces et billets nécessaires à l’acquittement des dispositions faites par le Trésor sur les succursales. Comme le Trésor, la ville de