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REVUE LITTERAIRE

LES ROMANS DE MME DE STAÊL

I. Le Mouvement littéraire au XIXe siècle, par M. George Pellissier. Paris, 1889 ; Hachette. — II. Histoire littéraire de la Suisse française, par M. Philippe Godet. Paria, 1890 ; Fischbacher. — III. Mme de Staël et son temps, par lady Blennerhassett, traduit de l’allemand par M. Auguste Dietrich. Paris, 1890 ; Westhausser.

On parle ou on reparle beaucoup de Mme de Staël depuis quelque temps. M. Merlet, il y a de cela sept ou huit ans, lui avait fait, dans son Tableau de la littérature française sous le premier empire, la place éminente et considérable à laquelle elle a droit. M. Emile Faguet, ici même, il y a moins de trois ans, étudiait et définissait à son tour, — avec quelle pénétration et avec quel bonheur d’expression, nos lecteurs s’en souviennent, — « la pensée littéraire, politique et philosophique » de l’auteur de l’Allemagne et des Considérations sur la révolution française. M. George Pellissier, plus récemment encore, lui consacrait un des meilleurs chapitres de son Mouvement littéraire au XIXe siècle. C’est ce que faisait également, dans son intéressante Histoire littéraire de la Suisse française. Philippe Godet, qui ne trouvait d’ailleurs, pour protester contre la manière dont il parlait de Mme de Staël, que le seul M. Chantavoine. — Inconnu comme poète, et méconnu comme critique, M. Chantavoine, du Journal des Débats, reprochait, je crois, à Mme de Staël d’avoir manqué « d’idées ; » ce qui semble indiquer que M. Chantavoine en a beaucoup lui-même, quoique d’abord il n’y paraisse point. — Enfin, il y a quelques jours, M. Auguste Dietrich nous donnait la traduction du grand ouvrage de lady Blennerhassett sur Madame de Staël et son temps, trois forts volumes, un