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sérieusement de voir l’Italie l’envahir, par cette raison bien simple que la Tripolitaine est une province de l’empire turc à laquelle on ne peut toucher sans réveiller la question d’Orient tout entière. Ce ne sont là que d’oiseuses polémiques. C’est perdre en discussions vaines ou irritantes un temps que les hommes d’état de Rome pourraient mieux employer à s’occuper de leurs finances épuisées, de leur commerce, qui décroît sans cesse, d’une situation économique de plus en plus cruelle pour l’Italie. Ce serait certes là un programme encore suffisant pour un parlement nouveau, pour une année nouvelle !


CH.. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

La rente française 3 pour 100 avait été portée au-dessus de 96 francs au milieu du mois. Un coupon trimestriel a été détaché le 16, et le prix de la rente se trouvait ramené à 95.50. De fortes réalisations se sont produites au courant de la seconde quinzaine. Le 3 pour 100 a fléchi jusqu’à 94.50. Il s’est relevé ensuite aux environs de 95 francs.

Une des principales raisons de ce recul a été la crainte d’une élévation des taux de report à la liquidation de fin d’année, crainte bien justifiée par l’avertissement donné à la dernière liquidation de quinzaine, où le report s’est subitement tendu à 7 et 8 pour 100. En général, l’épargne est peu disposée à acheter dans les deux semaines qui précèdent l’ouverture d’une nouvelle année. D’importans capitaux ont dû, en outre, être mis en réserve depuis un mois, en vue de la souscription à l’emprunt national qui va être lancé du 10 au 12 janvier.

Le vote du budget par le sénat et la séparation du parlement n’ont pas produit l’effet habituel d’allégement. Les affaires sont restées languissantes. Une réaction de 7 à 10 francs sur les obligations de chemins de fer a montré combien était inopportune la mesure insérée dans le budget, et devenue définitive par conséquent aujourd’hui, de l’élévation de 3 à 4 pour 100 de l’impôt sur les valeurs mobilières.

L’état du marché monétaire s’est amélioré sensiblement. Les derniers bilans de la Banque de France ne portent point de trace de mouvemens de capitaux représentant des précautions exceptionnelles, soit