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D’autres combinaisons sont encore en discussion, notamment le remède extrême préconisé avec enthousiasme depuis plusieurs années par les docteurs financiers de l’ouest et du sud des États-Unis, la frappe illimitée de l’argent. Tandis qu’une solution se fait attendre, les disponibilités font toujours défaut à New-York et la crise commerciale n’a pas dit son dernier mot, bien que la situation se soit un peu détendue.

Le problème argentin comprend trois règlemens distincts, celui de la dette fédérale, celui des emprunts provinciaux, enfin celui des cédules ou obligations hypothécaires. Ces dernières se divisent elles-mêmes en cédules nationales et cédules provinciales, les premières émises par la Banque hypothécaire nationale avec la garantie du Trésor fédéral, les secondes par la Banque hypothécaire de la province de Buenos-Ayres avec la garantie de la province.

Que deviendra tout ce papier ? Les porteurs d’emprunts fédéraux et de cédules nationales obtiendront encore, on peut l’espérer, des conditions à peu près satisfaisantes. Mais les porteurs d’obligations des provinces ou de cédules de la province de Buenos-Ayres devront se résigner à de très durs sacrifices. Les questions déjà très complexes à résoudre dans un arrangement embrassant toutes les catégories de dettes se compliquent encore de l’affaire des Eaux de Buenos-Ayres, charge spéciale de la maison Baring, et sur laquelle le comité anglais s’est efforcé jusqu’ici d’établir le pivot du règlement général. Le congrès argentin a été saisi, par le gouvernement, de propositions diverses relatives à des accroissemens d’impôt. Là, très probablement, est le plus sérieux, sinon l’unique remède à la situation.

La rente italienne a fait assez bonne figure sur la cote dans cette quinzaine, malgré de très importantes livraisons de titres et un report élevé à la dernière liquidation.

Les fonds russes ont été quelque temps délaissés tandis que le rouble s’alourdissait à Berlin jusqu’à 232. Cette réaction ne se justifiant par aucun fait nouveau dans la situation financière de la Russie, le rouble n’a pas tardé à se relever brusquement à 239, les emprunts libellés en roubles crédit se sont avancés parallèlement à 79.25. Les 4 pour 100 ont conservé à peu près sans changement leurs cours de 97 et 98.

Le Portugais est à 58. Si le conflit avec l’Angleterre n’est pas encore résolu, il est au moins sorti de la phase aiguë. Le gouvernement de Lisbonne a obtenu d’un syndicat de banquiers une avance de 75 millions, remboursable sur le produit d’un emprunt de 200 millions qui sera émis, lorsque les circonstances seront devenues favorables, avec la garantie spéciale d’une organisation du monopole des tabacs. L’Extérieure est soutenue à 75.50 par la comparaison que les porteurs de