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Les rentes internationales ont vivement progressé pendant ces quinze jours, la spéculation se portant de ce côté par suite de l’immobilité à laquelle nos fonds semblaient condamnés. L’Italien a bénéficié de la situation et s’est élevé de 94.15 à 95.50. On a ouvert un compte de confiance au nouveau ministère en faisant état des 50 millions de francs d’économies qu’il a promis de réaliser, engagement qu’il lui sera peut-être très difficile de tenir, mais qui attestait au moins de bonnes intentions. La spéculation a eu plus de part que les capitaux à cette avance de prix, ce qui justifie des doutes sur la solidité des cours acquis. Les Allemands seront certainement tentés de livrer des titres à la liquidation prochaine ou à la suivante; il reste à voir, si cette éventualité se réalise, comment les acheteurs nouveaux supporteront les livraisons. Jeudi, l’Italien a perdu subitement 70 centimes, il en regagnait 50 le lendemain.

Les fonds russes, ayant atteint le pair de 100 francs, ont reculé d’une légère fraction. Le gouvernement de Saint-Pétersbourg peut se féliciter des résultats de la politique financière qu’il a suivie depuis trois années; sa situation budgétaire est excellente, son crédit a fait de rapides progrès; ses rentes 4 pour 100 sont aux prix où étaient naguère les 5 pour 100 avant qu’il fût question de conversion ; toutes ses opérations ont réussi, et il peut achever l’œuvre du remplacement, par des titres d’un taux moins élevé d’intérêt, de ses anciens emprunts dotés d’un revenu de plus de 4 pour 100.

Le Hongrois a été moins favorisé et s’est vu ramener, sans raison plausible, de 93 1/2 à 92 1/2. L’Extérieure, établie à 77, s’y est maintenue avec fermeté. La conversion des obligations 6 pour 100 de Cuba en billets hypothécaires de 5 pour 100 va être reprise à bref délai et menée à bonne fin. Il est, en outre, question d’un important emprunt du gouvernement espagnol, destiné à la diminution de la dette flottante, qui est parvenue, dans ces dernières années, à un chiffre très élevé, même inquiétant, si l’on ne savait que l’Espagne a des ressources latentes qui n’attendent, pour se développer, que la régularisation des anciens déficits et une meilleure administration de la fortune nationale.

Le Portugais 3 pour 100, délaissé il y a quinze jours à 55 3/16, a été porté, par des rachats, jusqu’à 57, sur la nouvelle que le gouvernement de Lisbonne avait enfin conclu un accord avec des banquiers étrangers pour l’émission d’un nouvel emprunt.

Sur les valeurs turques, un véritable engouement s’est déclaré; toutes les catégories de titres ont eu part au mouvement : le 1 pour 100 qui a gagné 0 fr. 12 à 19.70; l’Obligation privilégiée, en hausse de 423 à 437; la Douane, de même, à 467.50 au lieu de 462.50. Les Tabacs ottomans, très recherchés, se sont avancés de 335 à 348.75, la Banque