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REVUE DRAMATIQUE

Théâtre du Vaudeville : Liliane, pièce en 3 actes, de MM. Champsaur et Lacour. — Théâtre du Gymnase : Musotte, comédie en 3 actes, de MM. Guy de Maupassant et Jacques Normand. — Théâtre de l’Odéon : Passionnément, comédie en 4 actes, de M. Albert Delpit. — Théâtre-Libre : la Meule, comédie en 4 actes, de M. G. Lecomte.

Liliane, le soir où nous l’avons entendue, n’a pris les spectateurs qu’à moitié, et encore ! Elle a paru plus d’une fois les déconcerter. C’est, je crois, qu’ils ne se sentaient pas entre des mains assez fortes, assez adroites, assez célèbres aussi. Le public a manqué de confiance d’abord, d’indulgence ensuite. Il a bronché dès le premier caillou, dès la moindre ornière d’un chemin sans doute inégal, mais où, somme toute, il eût pu marcher de meilleure grâce. Il passe chaque jour par de bien autres routes, et sans tant de façons.

M. Lemaître prépare, dit-on, pour le Théâtre-Français, une comédie intitulée : Mariage blanc. Celle-ci pourrait s’appeler : Mariage riche. Un jeune homme aussi intelligent et ambitieux que pauvre, Henri Rozal, a été présenté par un certain Giraud, homme d’affaires, nous allons voir de quelles affaires, dans le salon parisien de deux Américaines, mistress Flowers et sa nièce, miss Liliane, celle-ci trente fois millionnaire. Giraud, qui veut marier Liliane, a trouvé deux candidats aux dollars de la jeune fille : Rozal, et un certain Commeux sans importance. Dans cette négociation, l’intermédiaire (j’emploie un euphémisme) touchera une prime de 10 pour 100, soit trois millions. Les deux jeunes gens en ont donné leur parole et leur signature. Comme ils ne peuvent épouser tous deux, on tire au sort et Rozal est désigné. Tout irait bien ; mais Rozal malheureusement s’avise d’aimer sincèrement,