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HUIT JOURS
DANS
L’ILE DE BALI


7 avril 1890.

De quinze jours en quinze jours, régulièrement, de grands vapeurs hollandais, à deux mâts, quittent le port de Soerabaia, ville de la région orientale de Java, pour prendre la direction de Célèbes et des Moluques ; une fois par mois, ils obliquent d’abord vers le sud-est et font leur deuxième escale sur la côte septentrionale de Bali[1], la première des îles de la Petite-Sonde.

Après une semaine d’attente à Soerabaia, nous partons ce matin, un ami et moi, pour Bali. Cette île exerce sur notre esprit une très grande fascination ; elle a été peu explorée jusqu’à présent[2] ; sur neuf sultanies qui la divisent, deux seulement, — les sultanies de Boeleleng et de Djembrana, — sont occupées par les Hollandais, qui les ont converties en une résidence... Presque en totalité indépendant, jouissant quand même sur l’infime territoire annexé d’à peu près toute son autonomie, le peuple balinais, paraît-il,

  1. Bali compte un peu plus d’un million d’habitans.
  2. Parmi les rares Européens qui ont visité Bali, sont à nommer le comte et la comtesse de Bardi, qui explorèrent l’archipel de la Sonde, au cours de leur voyage autour du monde, il y a quelques années. Je puis assurer qu’ils ont laissé à plusieurs chefs indigènes de Java et de Bali un souvenir ineffaçable tant par leur générosité que par leur parfaite bonne grâce.