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quelque sorte, un cours général, préparatoire, organisé pour donner à tous les élèves une instruction artistique primaire et uniforme. Cela fait, les jeunes gens se trouvent en présence de trois grandes divisions générales de l’art : peinture, sculpture et architecture. Ils doivent faire alors un choix, conforme au métier qu’ils veulent exercer. Il a été dressé, à leur intention, un tableau synoptique qui donne ingénieusement l’indication de toutes les branches industrielles dérivant de chacune des trois grandes divisions générales. Par ce fait, la généralisation des études a été abandonnée, et les élèves ne perdent pas un temps précieux à apprendre ce que leurs facultés repoussent. Toutefois, les élèves qui témoignent de dispositions exceptionnelles pour la sculpture, la peinture ou l’architecture, passent, à Anvers, dans une école spéciale qui porte le nom d’Institut supérieur des beaux-arts, ou à Bruxelles, dans une autre école, appelée simplement Académie des beaux-arts.

Les académies des états suivans, Angleterre, Allemagne, Russie, Autriche, Hongrie, Suède et Danemark, ont résisté jusqu’à présent à toute tentative de réforme en ce sens. Elles gardent religieusement leur caractère séculaire d’enseignement exclusif pour la peinture, la sculpture et l’architecture.


III. — ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L’ENSEIGNEMENT.

Les rapports d’enquête n’eussent pas été complets, si les recherches ne s’étaient également portées sur les divers systèmes d’organisation administrative et financière des institutions d’enseignement d’état, municipales, libres ou fondées par des sociétés privées et particulières, avec ou sans subvention officielle.

En Allemagne, dans les écoles où l’état est co-fondateur, il fournit les collections, l’outillage et le mobilier scolaire. Celles où il est seulement participant reçoivent de lui une subvention pour un temps déterminé. Provoque-t-il la fondation d’une école, alors, cette école prend le titre d’Ecole royale et elle émarge au budget. Les municipalités donnent une subvention et parfois fournissent le local. Les écoles ouvrières et professionnelles sont entretenues par les communes avec le concours de sociétés ou de particuliers généreux.

En Belgique, ce sont les municipalités qui ont l’initiative de la création des écoles, et reconnaissent, comme établissemens communaux, celles qui ont été fondées par des sociétés privées, dès que l’utilité en est constatée. L’état subventionne libéralement, et c’est tout. Toutefois, si une école ne donnait pas de résultats satisfaisans,