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la subvention serait retirée. Les communes nomment les professeurs sur la présentation des comités émanant de sociétés privées ; elles contrôlent, sans intervenir dans leur composition, les programmes et les règlemens. Les municipalités n’administrent que les écoles communales, et, encore, là, une grande indépendance est laissée aux directeurs, presque tous des artistes. En Hollande, la majorité des écoles artistiques, industrielles et professionnelles ont été fondées par des sociétés qui les administrent en toute indépendance. L’état, la province et les municipalités les subventionnent. Il en est de même en Danemark, en Suède et en Norvège. On sera peut-être étonné d’apprendre qu’en Russie, il en est à peu près ainsi ; des membres de la famille impériale en sont les protecteurs officiels, et les encouragent par des dons en argent et en nature. L’action de l’état est à peu près nulle. En Autriche-Hongrie, les écoles ont toutes un caractère officiel et sont administrées par le ministère de l’instruction publique ou par celui du commerce, mais suivant leur caractère plus ou moins technique ou artistique. En Suisse, les écoles sont presque toutes fondées et administrées par les municipalités. Le gouvernement leur accorde des subventions en rapport avec leurs programmes.

En Italie, elles ont été l’œuvre de sociétés sur lesquelles le gouvernement a la haute direction. Une commission, nommée par le ministre de l’industrie et du commerce, exerce sa surveillance sur leur administration et examine les programmes d’enseignement. Les municipalités les subventionnent libéralement.

En Angleterre, les municipalités, les sociétés privées et les particuliers ouvrent des écoles comme il leur convient le mieux. La seule institution fondée par l’état et soutenue par lui est celle du South-Kensington. Cependant, le budget national accorde annuellement des subventions importantes aux écoles d’art et de science du royaume à la suite de concours annuels, jugés par une commission spéciale que nomme le Département de Science et Art. Comme en général, aussi bien en Angleterre, en Belgique, en Hollande et en Allemagne, les subventions de ces états ne sont accordées qu’aux sociétés dont les écoles donnent des résultats sérieux et pratiques, la libre concurrence entre des institutions d’origines diverses est une condition de progrès.

La question des contributions scolaires offre un intérêt particulier.

En Angleterre, la gratuité a été presque partout repoussée, même dans les institutions qui ont un caractère de charité, comme le Polytechnic institute et le People’s palace. On tient la gratuité