manuuent, certes, ni d’esprit, ni d’habileté, ni d’agrément ; mais ni cet esprit, ni cette habileté, ni cet agrément ne semblent plus venir de lui, de sa réflexion personnelle et indépendante. La crise que traverse M. Goeneutte est moins inquiétante ; son séjour à Venise lui a rafraîchi la vue, comme nous le prouvent son Entrée du Grand-Canal et Au Balcon, et bien que son tableau des Bonnes du Bouillon Duval ne soit pas très réjouissant, on y constate une étude attentive des types, qui permet d’espérer encore une évolution intéressante chez cet observateur si bien doué.
Ce que nous disons de MM. Perrandeau, La Touche, Goeneutte pourrait s’appliquer à bien d’autres. La plupart, du reste, ne nous permettent guère de les juger d’après des œuvres réfléchies, leurs expositions ne consistant qu’en broutilles et pochades. Combien pourrions-nous citer encore de vrais tableaux, sur la vie moderne, parmi ce ramassis d’intentions ou de prétentions ! D’abord, le Catéchisme de M. Muenier, une scène champêtre, peinte un peu sèchement, mais avec délicatesse et précision, les tableaux de M. Lhermitte, les Laveuses, les Glaneuses, Dans les foins, groupés et dessinés avec son habileté ordinaire, mais qui ne nous apprennent rien de nouveau ni sur les paysans ni sur l’artiste ; les Jeunes filles dans un intérieur, à l’heure du thé, de Mlle Breslau, une Suissesse, une touche plus souple qu’à l’habitude ; les Enfans sur une barrière par M. Osterlind, un Suédois ; les Tristes nouvelles de M. Kuehl, un Bavarois, l’un des bons tableaux de ce maître distingué, les Préparatifs du dîner de M. Israels, le chef de l’école hollandaise. On peut regarder encore les jolies études faites à Venise par M. Marius Michel, sous l’influence de Fabretti, celles de M. Dinet en Algérie ou en France (le Jeu de la poudre, Baigneuses), de M. Lobre en Hollande (Fabricant d’espadrilles, Marmiton), de M. Jeanniot à Paris. Ajoutons encore quelques étrangers, Mmes Nourse, Lowstadt, Roederstein, Naylor, MM. Charles James, un Anglais très précis et très net, Von Stetten, etc., et ce sera tout et ce sera peu ! Décidément l’effort et l’invention manquent ici, même lorsqu’il s’agit d’arranger des personnages contemporains dans un milieu réel. L’ambition de la plupart ne sait pas ou ne peut pas s’élever au-delà de l’étude rapide d’après une figure qui pose ou un coin de nature immobile ; c’est pour cela qu’en somme, la plus grande partie des toiles exposées consiste en portraits ou préparations de portraits, en paysages ou le plus souvent -esquisses de paysages.
Parmi les portraitistes, pour l’entrain, pour l’éclat, pour la séduction, c’est toujours M. Carolus Durah qui triomphe. Ses facultés