Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 106.djvu/453

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UN
TOUR EN ANGLETERRE

BIRMINGHAM, UNE RÉPUBLIQUE BIEN GOUVERNÉE.


Birmingham, juin 1890.


I

D’Oxford à Birmingham, en passant par Rugby, où je fais un pieux pèlerinage à la vieille école et aux reliques du docteur Arnold, le père de l’éducation moderne en ce pays, je traverse les provinces du Centre (Midland Counties), entièrement agricoles. Sous un ciel moutonneux, lentement parcouru par d’immenses troupeaux de nuages grisâtres, au travers d’une lumière très douce, sa déroulent de belles prairies vertes de cette éternelle verdure fraîche, uniforme, d’un vert aigu et bien anglais ; une herbe drue, tout ou presque tout en pâturages, des prés enclos de haies vives, couronnées de la neige des aubépines fleuries ; de loin en loin, dans les fonds ou sur les sommets de ce pays légèrement ondulé, au penchant de douces (gentle) collines, des arbres isolés, opulens, confortables, des colonies de ces arbres sains en pleine sève, — véritables patriarches de la campagne anglaise. — Ils