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Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 107.djvu/574

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LA
QUESTION DES DIMES
AU PAYS DE GALLES
ET
L’AGITATION DES NON-CONFORMISTES

C’est le privilège des peuples libres, non le moins précieux, que rien ne ralentisse leur activité et que les questions les plus diverses et aussi les plus délicates soient incessamment portées au tribunal de l’opinion. La tâche d’un gouvernement est singulièrement facilitée lorsque l’éducation politique des masses n’est plus à faire et que celles-ci ont marqué, par des démonstrations significatives, où vont leurs vœux et leurs préférences. Peut-être n’y a-t-il pas de pays où l’idée prédominante, lente parfois à se dégager, mais irrésistible à la longue, exerce sur la direction des affaires autant d’influence qu’en Angleterre. L’attention publique y est continuellement en éveil; elle suit sans effort, et au début sans curiosité apparente, la marche incertaine des événemens, et c’est souvent lorsqu’on la croit désintéressée qu’elle surveille avec le plus de vigilance le cours des débats et des polémiques. Que n’a-t-on pas déjà dit, par exemple, sans que la moindre émotion se soit manifestée, de la séparation de l’Église et de l’État, grosse réforme