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LE
MARÉCHAL MACDONALD

DERNIERE PARTIE[1]


V.

Le moment venu d’évacuer, aux termes du traité de Presbourg, les provinces restituées à l’Autriche, une députation des états de Styrie, reconnaissans des soins qu’avait pris Macdonald pour ménager le pays et maintenir parmi ses troupes une discipline exemplaire, vint lui offrir en présent une somme considérable; il refusa, et, comme ils insistaient : « Eh bien ! dit-il, si vous vous croyez mes obligés, il y a un autre moyen plus digne de vous acquitter envers moi : soignez les blessés et les malades que je suis forcé de laisser ici provisoirement, ainsi que le détachement et les officiers de santé commis à leur garde. »

Au mois d’avril 1810, quelques jours après le mariage de l’empereur avec l’archiduchesse Marie-Louise, Macdonald fut nommé gouverneur-général de la Catalogne. Cette guerre d’Espagne lui répugnait; l’ennemi était partout et on ne le rencontrait nulle part. La plus grande partie de ses troupes était d’ailleurs en Aragon à la disposition du général Suchet. La campagne de 1810 fut donc pour lui sans intérêt ni importance ; il en aurait été pareillement de la suivante, s’il n’y avait pas eu la surprise de Figuières par les Espagnols

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.