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Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 107.djvu/932

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que le commerce extérieur ; on peut néanmoins en avoir une idée, en prenant pour base le trafic des chemins de fer.

Si nous considérons d’abord l’ensemble du réseau du pays, nous trouvons une diminution assez sensible du produit brut par kilomètre pour ces trois dernières années, tandis qu’au contraire nous constatons une augmentation considérable pour l’Angleterre, et une moindre pour la France. Mais on pourrait objecter à cela que ce fait dépend peut-être de ce qu’en Italie le réseau des chemins de fer s’est augmenté de lignes moins productives. Il est facile de lever cette objection en ne comparant que le produit brut kilométrique d’anciennes lignes de chemins de fer, et l’on constate une diminution pour l’Italie, une augmentation pour la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, l’Espagne[1].


III.

L’Italie possède six banques d’émission, qui sont, par ordre croissant d’importance : la Banque toscane de crédit, le Banco de Sicile, la Banque romaine, la Banque toscane, le Banco de Naples, la Banque nationale.

La Banque toscane de crédit est la plus petite, mais la mieux administrée de toutes. Elle est comme ces personnes modestes qui ne font jamais parler d’elles. On n’en saurait dire autant de la Banque romaine, dont le gouvernement s’occupe beaucoup. Cette banque a en circulation une quantité de billets supérieure à celle que le public est disposé à accepter, et elle a ainsi de continuelles difficultés pour le change de ses billets. On a prétendu que ces difficultés avaient seulement pour cause le peu d’étendue du territoire dans lequel opère la Banque romaine ; mais cela est démenti par l’exemple de la Banque toscane de crédit, qui opère dans un territoire encore plus restreint, et qui ne souffre pourtant pas des inconvéniens dont se plaint la Banque romaine. Celle-ci les aurait aussi évités si elle n’avait pas immobilisé la plus grande partie de

  1. Il serait impossible de donner ici tous ces chiffres; nous devons renvoyer à l’article inséré dans le journal l’Économiste français, déjà cité. Bornons-nous à rappeler que pour l’ensemble des lignes les produits bruts kilométriques ont été les suivans : Italie, en 1886, 20,283 francs; en 1887, 20,876; en 1889 seulement 19,500; France, en 1886, 33,317 francs; en 1889, 34,400; Angleterre, en 1886, 53,543 francs; en 1889, 57,427 francs ; Allemagne, en 1886, 33,720 francs; en 1888, 36,020. (Nous n’avons pas encore les statistiques allemandes pour les années après 1888.) Pour la France, nous avons aussi la statistique des quantités de marchandises transportées sur les cours d’eau administrés par l’État, 2,701 quintaux métriques en 1886 et 3,201 en 1889.