Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 109.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
LES ANGLAIS EN BIRMANIE.


tions au moins de correspondance. Les commissaires font une enquête autrefois officielle, aujourd’hui, à ce qu’il semble, purement officieuse, sur leur conduite, leur santé, le développement de leurs forces et finalement, l’année écoulée, procèdent à l’examen d’admission, qui du probationer va permettre de faire un fonctionnaire de l’Inde.

Cet examen, lui aussi, vaut bien qu’on lui consacre quelques explications : il comporte un programme dont la plus grande partie est à la fois technique et obligatoire, et, en cela, il se différencie doublement de l’examen préliminaire.

Pour cet examen préliminaire, en effet, la commission présidée par lord Macaulay avait, on se le rappelle, voulu donner beau jeu aux candidats. Estimant que ce n’était pas encore assez de rédiger un programme qui s’écartait à peine du plan classique des études, elle avait décidé qu’aucune des matières inscrites à ce programme ne serait obligatoire. Ainsi ce programme, d’ailleurs fort étendu, comporte quatre grandes divisions : sciences, littérature, histoire, langues, et de très nombreuses subdivisions ; il est loisible au candidat de négliger telle et telle subdivision, même telle et telle division et de n’étudier que ce qui lui plaît. Toutefois, comme en fin de compte, il lui faut, pour être admis, obtenir un certain nombre de points, force lui est bien de se faire interroger au moins sur assez de matières pour que le maximum attribué à chacune d’elles lui constitue ce total suffisant. Mais, en dehors de cette nécessité, rien ne vient influencer son choix. Citoyen anglais, il peut refuser de se laisser interroger sur l’histoire de son pays, et, futur fonctionnaire de l’Inde, sur le sanscrit ou sur l’arabe. Il n’est tenu de répondre, il n’est du reste questionné que sur les matières qu’il a préalablement désignées. Et ce n’est pas tout encore. Dans chaque matière, il délimite lui-même le champ de ses études. L’histoire, par exemple, même l’histoire d’Angleterre, il ne prétend pas la savoir tout entière, de 800 à IS/iS ; il choisit une époque et c’est sur celle-là seulement qu’il s’offre aux interrogations de ses juges. Mais sur celle-là, du moins, les examinateurs le poussent à fond. Ils s’enquièrent des livres qu’il a lus, et, en tenant compte de l’esprit dans lequel ils sont conçus, ils le promènent à travers les hommes et les faits, lui demandant l’exposé et l’appréciation des événemens et des doctrines. Et il en est de même pour toutes les autres matières qu’il a désignées[1].

  1. Il existe dans le règlement un article, obscur au premier abord et singulier, qui, avec plus de clarté que tout ce que nous venons de dire, dévoile les véritables intentions des commissaires civils. C’est l’article 6, ainsi conçu : « Le nombre de points attribués aux candidats pour chaque matière pourra être réduit de la quantité que les commissaires jugeront convenable, afin d’empêcher qu’un candidat puisse tirer