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ETUDES
DIPLOMATIQUES

FIN DE LA GUERRE DE LA SUCCESSION D'AUTRICHE; — PAIX D'AIX-LA-CHAPELLE

II.[1]
SIGNATURE DES PRÉLIMINAIRES DE PAIX.

Le congrès, depuis si longtemps annoncé, allait donc enfin s’ouvrir. Mais j’ai fait comprendre par quelle raison cette réunion appelée de tant de vœux, et objet, au premier moment, de tant d’espérances, s’effectuait maintenant au milieu d’un défaut de confiance et d’un découragement général. La lenteur affectée que les plénipotentiaires avaient mise à s’y rendre contrastait avec l’activité des préparatifs militaires dont le lieu même, indiqué pour leurs séances, était entouré, et ils semblaient ainsi désespérer eux-mêmes, d’avance, du succès de leurs efforts pacifiques. Les spectateurs s’attendaient donc uniquement à une représentation de parade où toutes les puissances viendraient faire, chacune à son tour, montre de son amour pour la paix, afin d’acquérir par là le droit d’imposer ensuite un nouveau tribut de sang et d’argent aux

  1. Voyez la Revue du 15 janvier.