Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 110.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA RENCONTRE
DU
FAUBOURG SAINT-ANTOINE[1]

Après le combat de Bléneau (7 avril 1652), le prince de Condé quitta ses troupes pour se rendre à l’appel de ses amis. — Tavannes et Valon prirent le commandement de l’armée des Princes et se firent battre par Turenne, qui les tenait bloqués dans Étampes. Arrivé à Paris, Condé s’était engagé dans un réseau de négociations compliquées et plus ou moins sérieuses : les unes tendant à un accommodement avec la cour ; les autres ayant pour objet immédiat de dégager l’armée d’Étampes, soit par un effort arraché à l’indécision de ceux qui commandent dans Paris, Monsieur, le parlement, soit par un secours effectif d’hommes et d’argent obtenu des représentans du roi catholique à Bruxelles.


I. — LES FOURBERIES DE M. DE LORRAINE. TURENNE À VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (JUIN).

Le gouvernement des Pays-Bas avait entrepris une opération que les ministres de l’archiduc prenaient beaucoup plus à cœur que le salut des princes français. Ils voulaient profiter de nos divisions pour rentrer en possession des places de la Flandre maritime et de l’Artois ; affaire de longue haleine qui ne pouvait guère être

  1. Ce fragment est extrait du sixième volume de l’Histoire des Princes de Condé, par M. le duc d’Aumale, qui paraîtra le 1er avril chez Calmann Lévy.