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Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 111.djvu/401

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1° que les colonies insulaires australasiennes éloignées auront droit à être admises dans l’union projetée des colonies australiennes à telle époque et dans telles conditions qu’il sera jugé convenable d’adopter plus tard ; 2° que les membres délégués par les colonies participant à la présente conférence devront prendre les mesures nécessaires pour inviter les législatures de leurs colonies respectives, à nommer, dans le cours de l’année actuelle, un nombre fixé de délégués à une « convention nationale australasienne » dont le but sera de délibérer sur un projet de loi pour la création d’une constitution fédérale ; 3° que cette convention devra se composer au maximum de sept membres nommés par chaque colonie parlementaire et de quatre membres nommés par chaque colonie encore sous la dépendance directe de la couronne britannique.

Depuis la clôture de la conférence de Melbourne, l’Australie occidentale, qui était encore une colonie administrée directement par la couronne, a reçu sa charte d’indépendance et une constitution semblable à celle dont jouissent les autres colonies continentales ; l’union fédérale de ces provinces et de la Tasmanie en sera d’autant plus facilitée. En conséquence des résolutions précédentes, toutes les législatures coloniales nommèrent leurs délégués, la première Convention nationale australasienne se réunit dans le courant du mois de mars 1891 à Sydney, première capitale des établissemens anglais en Australie.

Il n’en faudrait pas cependant conclure avec trop de précipitation que la fédération des colonies australiennes est sur le point d’être un fait accompli. Outre les rivalités politiques et commerciales qui existent entre les principales provinces, la différence de leur système fiscal présente un obstacle très grand à l’union tant désirée sous bien d’autres rapports. Quelle que soit la constitution du parlement fédéral, la question d’une douane commune et de l’établissement d’un zollverein australien devra être décidée dans ses premiers débats et avant de souscrire à l’acte d’union, les représentans des colonies intéressées devront consentir d’avance au sacrifice de leurs prédilections économiques, du moins en ce qui concerne leurs relations mutuelles. Il ne peut y avoir de fédération solide et durable sans l’échange absolument libre de toutes denrées et produits commerciaux entre les différentes provinces de l’union, quelle que puisse être la décision du parlement fédéral en ce qui concerne les relations commerciales de l’Union avec l’étranger. Peut-on donc espérer que les représentans des colonies protectionnistes montreront assez de courage et d’intelligence politique pour risquer un tel sacrifice ? Sir Henry Parkes n’a point hésité à se