riches, contenant 1 gramme à 1 gr. 5 d’acide phosphorique par kilogramme, MM. Corenwinder et Contamine ont encore observé des résultats sensibles par l’application de l’acide phosphorique et ont fait passer le rendement de 35,000 kilogrammes de betteraves à sucre à 42,000 kilogrammes par hectare.
Il serait facile de multiplier ces exemples ; ce que nous venons de dire suffit pour ne laisser aucun doute sur l’augmentation des récoltes qu’on peut obtenir par l’emploi des engrais phosphatés.
En parlant des rendemens élevés que l’acide phosphorique permet d’atteindre, nous n’entendons pas regarder cet élément fertilisant comme suffisant à lui seul pour les produire ; il faut, en outre, que les plantes trouvent les autres principes qui sont nécessaires à leur développement : l’azote, la potasse, la chaux, etc. Un équilibre doit exister entre ces différentes substances, et la prédominance de l’une devient inutile lorsque les autres font défaut. Donner par exemple au sol de fortes fumures phosphatées, alors que l’azote n’y existe pas en proportion suffisante, c’est le condamner à ne produire qu’une partie des effets qu’on serait en droit d’en attendre.
Le phosphate n’en reste pas moins l’élément fertilisant par excellence, en ce sens que c’est lui qui fait le plus souvent défaut. Pour l’azote, il existe en grande quantité dans les terres riches en matières organiques, telles que les terres de landes et de bruyères, les défriches de bois, celles de prairies naturelles et artificielles. Dans ces cas, une fumure phosphatée n’a pas besoin d’être accompagnée de fumure azotée. D’un autre côté, les légumineuses qui forment les prairies artificielles : luzerne, trèfle, sainfoin, ainsi que celles qui poussent dans les prairies naturelles : les vesces, la minette, les trèfles, le lotier, celles aussi qu’on cultive comme engrais vert : les lupins, les vesces, ont la faculté précieuse de soutirer à l’air et de faire entrer dans leur constitution l’azote libre qui forme la principale masse de l’atmosphère, et que les autres plantes ne sont pas susceptibles d’utiliser directement ; il y a donc, du fait de cette aptitude des légumineuses, un enrichissement continu d’azote qui se retrouve à un état assimilable dans le sol au moment du défrichement, ainsi que dans les fumiers, après avoir passé par le corps des animaux.
M. Berthelot a montré que le sol lui-même est capable, sous l’influence des organismes microscopiques qui y vivent, d’amener à un état utilisable cet azote aérien si inutile aussi longtemps qu’il n’est pas fixé.
L’azote qu’utilisent nos cultures provient donc en partie d’un apport incessant dû à des phénomènes naturels, et un sol qui