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VOYAGE AU KHAREZM

II.[1]
TCHIMBAI, KOUNGRAD, RETOUR A KHIVA.


VI. — DE KIPTCHAK A TCHIMBAI.

Kiptchak est une petite bourgade qui n’a d’autre particularité que d’être assise sur le bord même de l’Amou. C’est la seule ville qui se trouve sur le lit même du fleuve. Elle s’étend, toute petite, sur une minuscule presqu’île, s’avançant dans le courant en face de ce lac dont on a côtoyé hier la rive septentrionale. On y compte au plus cent cinquante demeures. Il y a une médressé, quelques métiers à tisser la soie. Elle est surtout importante en ce que tous les bateaux, descendant ou remontant, s’y arrêtent.

C’est sur une barque que s’effectua la descente sur Tchimbaï. Le mot Amou[2] vient sans doute du terme indigène qui veut dire ignorant. Si l’on peut admettre cette explication, il faut avouer que le terme est bien choisi ; car, s’il fût jamais un fleuve ignorant

  1. Voyez la Revue du 15 août.
  2. Les eaux de l’Amou sont très poissonneuses. On y pêche communément des carpes, des saumons, des sterlets, des esturgeons, le scaphirhinchus Kaufmanni (ainsi nommé en l’honneur du général Kaufmann), l’aspius Erythrostomus, etc.