par filtration à travers un tampon ouaté comme nous l’avons dit. À coup sûr le mélange renfermera 9, 99 ou 999 fois moins de poussières que ne le ferait un volume de 10, de 100 ou de 1,000 centimètres cubes de l’air à analyser ; mais du moment où on le sait, cela n’a aucune importance : il suffira, en effet, de multiplier le chiffre des gouttelettes comptées au microscope par 10, 100 ou 1,000 pour avoir le résultat cherché, et l’artifice dont il s’agit n’a d’autre but que de diluer l’air et de faciliter la numération en réduisant dans des proportions considérables le nombre des gouttelettes à compter. Ceci posé, — et la méthode est inattaquable à ce point de vue, — voici comment on procédera. On mélangera un centimètre cube de l’air à analyser, — recueilli dans la rue de Rivoli, le Bois de Boulogne ou au sommet de la tour de 300 mètres, — avec 99 centimètres cubes d’air filtré. Le tout sera contenu dans un récipient de 100 centimètres cubes dont le volume pourra être à volonté augmenté dans la proportion que l’on voudra au moyen d’un simple coup de piston. Dans ce récipient a été disposée une plaque de métal fin, très fin, choisi avec beaucoup de soin, de 1 centimètre carré de surface. Elle est placée exactement à 1 centimètre de distance du plafond de l’appareil, et on peut la considérer comme recueillant les gouttelettes formées dans le centimètre cube d’air logé entre le plafond et la plaque. Il suffira donc de compter non la totalité des gouttelettes qui se formeront dans le récipient, mais le nombre de celles qui se déposeront sur cette plaque, et de multiplier ensuite par 100 pour connaître le chiffre total pour les 100 centimètres cubes d’air du récipient, et une fois encore par 100, puisque l’air à analyser est dilué au centième. Il va de soi que cette plaque est disposée de façon que la numération se fasse facilement, sans toucher à l’appareil : du reste, elle est divisée en petites surfaces de 1 millimètre carré au moyen de lignes fines, et on compte les gouttelettes non de la totalité de la plaque, mais d’un certain nombre de petits carrés. Pour bien faire, on commence par introduire de l’air pur, filtré, dans l’appareil, et on en vérifie la pureté en constatant que lors de la dilatation de cet air, chargé de vapeur d’eau, aucune gouttelette ne se montre, et c’est après cette épreuve nécessaire que l’on introduit l’air à analyser. Dans ces conditions, l’expérience est assez facile à faire. Connaissant la proportion de l’air impur dans l’air pur, connaissant le nombre des gouttelettes déposées par centimètre cube, on arrive par un calcul très simple à des chiffres suffisamment exacts sur le nombre total des parcelles, puisque chaque gouttelette correspond à une poussière.
M. Aitken n’a, toutefois, pas réussi du premier coup à donner