Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 113.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la cuisson du soufre, les préparations de la céruse avec le plomb et le vinaigre, du vert-de-gris avec le vinaigre et le cuivre, déjà décrites dans Théophraste et Dioscoride, celle des cadmies, oxydes de plomb et de zinc impurs, celle du cuivre brûlé (aes ustum), de la litharge, de l’orpiment, celle du cinabre artificiel, inconnue à l’époque de Pline, etc.

L’écrivain indique certains alliages, peu nombreux à la vérité, tels que le bronze, le cuivre blanc et le cuivre couleur d’or, sujet souvent traité par les alchimistes grecs, qui ont passé de là à l’idée de transmutation. Le nom du bronze (brundisium) apparaît pour la première fois ; ce nom a été souvent controversé parmi les philologues : son existence, sa forme, et les détails qui l’accompagnent dans les textes actuels montrent que c’était à l’origine un alliage fabriqué à Brindes pour l’industrie des miroirs et dont Pline a parlé. La préparation du parchemin et celle du vernis font l’objet d’articles séparés, ainsi que la fabrication des couleurs végétales, à l’usage des peintres et enlumineurs, et leur emploi sur murs, bois, linge, etc., à l’encaustique, ou au moyen de la colle de poisson.

La confection des feuilles d’or, exposée par l’auteur, jouait un grand rôle dans la pratique des orfèvres et ornemanistes byzantins et latins, pour la décoration, par dorure, des églises et des palais. Aussi ce point est-il traité dans tous les ouvrages techniques du temps, et il se retrouve chez les alchimistes grecs. Suit un groupe de formules consacrées à la dorure : dorure du verre, du bois, de la peau, des vêtemens, du plomb, de l’étain, du fer ; préparation des fils d’or, procédés pour écrire en lettres d’or (chrysographie) sur parchemin, papier, verre ou marbre : sujet souvent traité au moyen âge, en raison des pratiques des copistes et ornemanistes ; il figure déjà dans le papyrus de Leyde, et l’une des recettes présentes existe même littéralement dans le papyrus de Leyde.

Puis viennent la feuille d’argent, la feuille d’étain, et des procédés pour réduire l’or et l’argent en poudre, procédés fondés sur divers tours de main, où figurent l’emploi du mercure et du vert-de-gris. Cette poudre, d’or ou d’argent, obtenue par amalgamation, était employée ensuite dans des procédés de dorure et d’argenture. Elle a joué un rôle important en économie politique ; car on s’en servait pour faire passer l’or et l’argent d’un pays dans un autre, malgré l’interdiction de l’exportation des métaux précieux ; interdiction qui a régné pendant si longtemps au moyen âge dans les états modernes.

L’auteur continue en disant : « Nous avons désigné toutes les choses relatives aux teintures et décoctions ; nous avons parlé des