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LA
LUTTE DES RACES
ET LA
PHLOSOPHIE DE L'HISTOIRE

La Lutte des races, recherches sociologiques, par M. Louis Gumplowicz, professeur à l’Université de Gratz, traduction de M. Charles Baye, 1 vol. in-8o. Paris, 1893 ; Guillaumin.

S’il y a certainement des questions plus « littéraires, » au sens usuel et banal du mot, je ne sais s’il y en a, — même en « littérature, » — de plus intéressante, ou de plus attirante, mais surtout de plus importante que la question de « race. » Toutes les autres, en effet, n’y viennent-elles pas comme aboutir ? Si les mêmes genres n’ont pas fait, en tout temps ni partout, sous toutes les latitudes, la même fortune littéraire, et par exemple, depuis Ronsard jusqu’à nos jours, si tous nos poètes ensemble n’ont pu nous donner une Jérusalem seulement ; ou encore, si l’évolution du drame anglais dans l’histoire n’a sans doute pas ressemblé à celle de la tragédie française, la cause ou l’explication dernière ne s’en trouve-t-elle pas dans le mystère même des aptitudes originelles des races ? Pourquoi les Allemands n’ont-ils pas de théâtre, à vrai dire ? ou pourquoi l’Europe, dont nos prosateurs ont fait si aisément la conquête, n’a-t-elle jamais franchement accepté nos poètes, en général, et nos lyriques, en particulier ? Mais les genres eux-mêmes,